La technologie : un progrès entièrement pour le mieux de la société ?
C’est avec joie qu’à chaque jour nous pouvons surfer sur internet, regarder les nouvelles sur notre tablette électronique, parler avec notre ami sur un portable, etc. Cependant est-ce que cette technologie est pour notre mieux? Je ne crois pas.
De nos jours, il va sans dire que la société évolue de plus en plus. Il y a à peine 33 ans, mes parents voyaient le commodore 64 sortir sur les rayons. Il y a 15 ans, je voyais les premiers ipods sortir dans les marchés, et ça continue avec les tablettes électroniques, les portables, les ordinateurs portables, et j’en passe, sans compter le progrès en vitesse, en grosseur et en efficacité de tous ces jouets. Ce n’est pas seulement dans ce domaine que la technologie avance. En robotique, les robots sont rendus capables de faire des gestes fluides, à en dépasser les humains. Les premières automobiles autonomes qui roulent sans chauffeur commencent à sortir. C’est dans une vraie ère de renaissance que nous nous trouvons où le progrès évolue plus vite que l’homme lui-même. Tout ce progrès est inespéré. On se croirait dans un vrai film de James Bond au moment où le département Q sort sa nouvelle découverte. Je crois cependant que derrière cette belle façade, se cachent plusieurs problèmes émergents.
Le Commodore 64
Tout d’abord, la technologie abêtit le commun des mortels. En 2010, une étude sortait dans la revue Québec Science démontrant que toutes ces technologies exposaient les jeunes en bas âge à des troubles attentionnels (TDA), et ce n’est pas qu’une étude, c’est un fait. De nos jours, il y a davantage de jeunes avec des troubles d’attention. Cette étude, menée par le docteur américain Dimitri Christakis sur 2600 enfants, révèle une réalité plutôt troublante. Tel qu’écrit dans la revue « Bombardé d’images dès le berceau, le cerveau d’un enfant d’aujourd’hui est assurément différent de celui de ses parents au même âge. […] Le cerveau ne fonctionne pas comme un ordinateur doté de circuits aux fonctions préméditées. Au contraire, il se reconfigure sans cesse.Ses connexions neuronales se renforcent ou disparaissent au gré de nos activités et de nos apprentissages. » La télévision, au fil des années, a extrêmement évolué. « Le rythme des images et des effets sonores s’est accéléré de façon exponentielle. » Tous les flashs et les sons déclenchés par la télévision déclenchent « une réponse d’orientation » : une réaction psychologique causée par un changement soudain dans l’environnement (réaction très utile pour identifier un danger). Le jeune est donc attiré par ces images. La télévision et les ordinateurs déclenchent cette réaction à répétition à une vitesse plus élevée que dans la vie de tous les jours. Étant donné que le cerveau ne peut seulement être sollicité par un stimulus extérieur (couleur vive, bruit) ou par un stimulus intérieur (effort volontaire), le cerveau du jeune s’habitue à recevoir un stimulus venant de l’extérieur seulement et a de plus en plus de mal à faire venir un stimulus intérieur. Cette étude américaine n’est pas la seule à avoir eu les mêmes résultats, car une étude française dévoile la même chose. Une autre preuve, Steve Jobs, le fondateur d’Apple, a avoué, à des journalistes en 2010, quelques mois après le lancement du iPad, « [que ses enfants] ne l’ont pas utilisé […] Nous limitons [leur] exposition à la technologie, à la maison. » Ce n’est pas juste Jobs qui évite la technologie. Plusieurs génies de la Silicon Valley évitent le contact entre leurs enfants et la technologie. « Sur la ligne de front, nous avons vu les dangers de la technologie, résume avec une franchise, Chris Anderson, producteur de drones chez 3D Robotics. Nous en avons fait l’expérience et nous ne voulons pas que cela arrive à nos enfants » Que les autres, à l’occurrence nous, utilisent la technologie qu’ils ont créée ne leur importe pas ou leur importe peu (question d’argent sans doute). Au lieu de cette technologie, ils préfèrent remplir les bibliothèques de leur maison de livres pour leurs enfants. Ces révélations veulent en dire long…
Pour continuer, cette technologie vient remplacer plusieurs de nos capacités. Essayez d’effectuer l’opération suivante sans calculatrice : C’est plutôt difficile. Moi-même, j’ai beaucoup de mal avec les chiffres sans calculatrice; pourtant, ce sont des calculs simples que j’ai appris au primaire. Encore plus simple, maintenant avec tous les logiciels de correction automatique sur les Microsoft, etc., écrire le français puisque le programme du portable fait tout le travail pour nous. Sur papier, c’est plus difficile puisqu’on n’est plus habitué à ne pas compter sur le logiciel. Nommez la capitale du département de la Corse, une île de la France. Ça aussi, c’est quelque chose que vous avez sûrement appris à l’école mais que la majorité de nous a sûrement oublié. Aujourd’hui, grâce à Google, toute l’information est accessible en un claquement des doigts. Avec les technologies, nous sommes portés à moins réfléchir, à moins analyser et à moins retenir l’information puisque tout nous est donné directement sans questionnement. Notre cerveau se développe donc moins et beaucoup plus lentement. Au Ve avant J-C, Socrate s’inquiétait sur l’écriture en pensant qu’elle nous ferait négliger notre mémoire. Cependant, l’écriture nous a aidés, mais elle a énormément modifié notre cerveau. Est-ce que notre cerveau est en train de vivre un même changement? Oui, mais pas pour autant de bien, je crois. L’internet ne nous donne pas seulement des problèmes de mémoire, mais il nous rend aussi plus impulsifs, anxieux et hyperactifs. Effectivement, notre cerveau à de la misère à différencier la réalité de la virtualité des jeux vidéo. Une défaite sur un jeu tel que Call of Duty ou Halo peut donc rendre un jeune plus en colère. C’est un peu le même sentiment avec les réseaux sociaux. Est-ce que j’ai reçus une notification, un tweet, un email? Tout cela nous rend plus anxieux.
Pour finir, les technologies font tout tellement bien qu’elles vont finir par nous remplacer. Avec la création de plusieurs robots qui peuvent autant faire du travail manuel et du travail intellectuel, plusieurs personnes vont perdre leurs emplois. Par exemple, tous les emplois dans les usines, dans les chaînes de montage, etc. seront remplacés par un robot. Certes, cette catégorie ne nous touche pas vraiment puisque ce genre d’usine est en général dans des pays en voie de développement, mais côté travail intellectuel, c’est nous qui allons prendre une claque. Tous les métiers où il faut faire des calculs, répondre à quelqu’un pour un service quelconque, etc. seront aussi éventuellement remplacés par des robots encore plus performants qu’un être humain normal : il ne demande pas de congé, n’a pas de problème de maladie, fonctionne plus vite qu’un être humain et coûte moins cher à entretenir et garder… Par exemple, le robot nommé Warren peut effectuer des calculs avec des chiffres astronomiques en un clin d’œil. Il peut ensuite tirer des déductions, des questions et des recommandations de ses calculs et tout cela mieux et plus vite qu’un jeune analyste financier. Ce n’est donc pas pour rien qu’une étude de l’Université d’Oxford prévient que d’ici les 20 prochaines années, près de la moitié des emplois aux États-Unis allaient être à risque. Oui, mais les États-Unis, c’est loin! Pas tant que ça. Si c’est ce qui est prévu pour les É-U, une même vague risque de frapper l’Europe tôt ou tard. C’est un peu comme la révolution industrielle du XIXe siècle qui a éradiqué la population d’agriculteurs, mais cette fois-ci beaucoup plus vite.
Ce n’est pas dans quelques siècles que le changement se passera. C’est aujourd’hui, que la technologie commence à nous affecter. Quoi faire? Rester les bras croisés à attendre la solution? Non, il faut agir maintenant pour éviter le pire dans quelques années. Ce n’est pas pour rien que les génies de Silicon Valley évitent le contact avec la technologie pour leurs propres enfants, que nous avons plus de problèmes chez les jeunes, que plusieurs études nous donnent des résultats effarants. C’est juste à nous de nous ressaisir et de reprendre le bon chemin.
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Écrit par Léo Clouet.